L’EHPAD, plateforme au cœur d’une filière tournée vers le domicile : opportunités
Droit des personnes malades
Avec près de 75% de leurs résidents classés en GIR (groupe iso-ressources) 1 ou 2 (les moins autonomes) et près de 50% présentant des troubles cognitifs, les EHPAD (établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) accueillent un public de plus en plus dépendant, écrit le Mensuel des Maisons de retraite. « Face à cette augmentation et à l’arrivée de nouveaux publics comme les personnes handicapées vieillissantes ou les migrants vieillissants, les EHPAD n’auront dans le futur pas d’autre choix que de se spécialiser sur la grande dépendance, tout en restant des lieux de vie centrés sur le bien-être des résidents. » Le premier défi à relever est la pénurie de médecins. Le second est la formation et le soutien des « équipes qui porteront cette spécialisation. Pour Geneviève Gueydan, directrice générale de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA), « les EHPAD devront se repositionner dans une organisation territoriales reconfigurées et devenir des plateformes, lieux ressources pour les personnes âgées et leurs aidants. » Mais si l’EHPAD se spécialise sur la très grande dépendance, « que peut-on offrir aux personnes âgées peu dépendantes », s’interroge Sophie Boissard, directrice générale du groupe Korian. Elle salue le système allemand où les résidences non médicalisées sont systématiquement placées non loin d’une maison médicalisée pour fonctionner en filière. La Mutualité française, qui offre une vaste palette de prises en charge sanitaires et médico-sociales, est rôdée à cette approche. Pour son directeur général Albert Lautman, l’un des plus gros enjeux est la transversalité entre les différents métiers pour construire des continuums de prise en charge et surtout permettre aux personnes de rester le plus longtemps possible chez elles : l’EHPAD doit devenir cette plateforme au cœur d’une filière tournée vers le domicile.
Le Mensuel des maisons de retraite, mars 2017.