L’économie du care, d’Emmanuel Petit (1)

Société inclusive

Date de rédaction :
11 septembre 2013

« Le care, c’est le soin, l’attention, l’aide. Bref, tout ce qui, à travers des liens personnels, apporte aux personnes en difficulté la béquille, les soins ou l’affection dont elles ont besoin. C’est l’antithèse de l’Homo œconomicus, individu rationnel, égoïste et préoccupé de son seul intérêt. Le care est en quelque sorte la preuve vivante que les relations sociales s’appuient aussi sur des éléments moraux et affectifs », écrit Denis Clerc, d’Alternatives économiques. Emmanuel Petit est professeur en sciences économiques à l’Université de Bordeaux-4. Il travaille depuis dix ans sur la théorie des émotions et sur l’économie expérimentale et comportementale. Dans un nouvel ouvrage Il s’appuie sur « la théorie philosophique du care, construite par opposition à la rationalité pure », qui « fournit un guide à partir duquel les économistes peuvent construire une nouvelle économie du comportement sensible, personnelle et paternaliste. » Selon lui, « aujourd’hui encore, la grande majorité des travaux en économie repose sur un postulat de rationalité et sur l’idée que les individus sont par nature égoïstes, cet individualisme régissant la logique de marché. » Il propose d’aller vers une économie humaniste : « Il faudrait d’abord remplacer, en tant qu’objet d’étude, Homo œconomicus par Homo vulnerabilis, c’est-à-dire un individu vulnérable, sensible et humain dont l’autonomie ne s’oppose pas à la relation à autrui. Ce sujet, en relation permanente, ne serait pas isolé, contrairement à l’idéal d’autonomie que l’on retrouve dans les théories économiques classiques.

Petit E. L’économie du care. Paris : Presses universitaires de France. 12 juin 2013.64 p.

ISBN 978-2-13-062464-6. www.puf.com/Autres_Collections:L’%C3%A9conomie_du_care. Actualités sociales hebdomadaires, 20 septembre 2013. www.alternatives-economiques.fr/l-economie-du-care_fr_art_1251_65176.html, octobre 2013.