Le tabou de la mort

Droit des personnes malades

Date de rédaction :
21 janvier 2016

Le nouveau Centre national des soins palliatifs et de la fin de vie va rassembler le Centre national de ressources Soin palliatif et l’Observatoire national de la fin de vie. La nomination à sa tête du Dr Véronique Fournier, directrice du centre d’éthique clinique de l’hôpital Cochin de Paris et membre du comité national de bioéthique, fait polémique. La Société française d’accompagnement et de soins palliatifs (SFAP) s’inquiète : selon elle, Véronique Fournier, d’une part, n’a pas l’expérience de la pratique des soins palliatifs et, d’autre part, tient des positions en faveur de la dépénalisation de l’euthanasie », prônant « un droit d’accès à une aide à mourir en toute fin de vie » dans un entretien à Libération en mai 2015. La SFAP s’interroge quant aux orientations des travaux du centre, et de la teneur de la campagne de communication programmée d’ici fin 2016 et dotée d’un million d’euros. Pour Annie de Vivie, fondatrice d’Agevillage, « cette question de la fin de vie est éminemment complexe. Elle soulève énormément de questionnements éthiques, techniques, pratiques, dans les services sanitaires et médico-sociaux au quotidien. Elle soulève aussi la question du regard sur la personne malade : vivante jusqu’au bout ? Ou déjà morte socialement au point de devoir “abréger ses souffrances” (et/ou les nôtres) ?, s’interroge-t-elle. Pour Annie de Vivie, « il n’y a pas de fin de vie et de mort idéales mais elles seront plus douces si elles sont anticipées avec la personne, avec ses proches, avec tous les professionnels qui l’accompagnent. On espère que le temps du mourir sera facilité par les relations que les professionnels pourront tisser avec la personne de confiance, autour des directives anticipées. On espère que les obsèques auront été orchestrées, réglées. On est bien loin ainsi de la notion d’euthanasie. »

www.agevillage.com, 11 janvier 2016.