Le rôle du généraliste, vu par les médecins et les familles Décembre 2008
Échos d'ailleurs
Une étude menée par l’école de soins infirmiers de l’Université de Tasmanie (Australie), auprès de cent aidants familiaux et professionnels, montre une vision conflictuelle des besoins et des intérêts des familles, perçus différemment par les généralistes et les aidants familiaux. Si le rôle pivot des médecins généralistes est reconnu, les options diagnostiques et thérapeutiques à leur disposition sont perçues comme inadéquates.
Le centre académique de médecine générale de l’Université catholique de Louvain (Belgique) a étudié les attitudes et les perspectives du médecin de famille à l’égard des aidants de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. Le généraliste est conscient de ses compétences et de ses limites dans tous les aspects de la prise en charge, et de son rôle envers l’aidant familial. Il reconnaît également l’importance d’un processus adéquat de diagnostic, mais se sent mal à l’aise pour l’annoncer à la fois à la personne malade et à l’aidant. Il se sent davantage en confiance pour le traitement que pour le diagnostic. Et les familles, qu’en pensent-elles ? L’attitude du généraliste dans le processus du diagnostic est variable : il peut aider comme faire preuve d’une faible empathie. Les médecins pensent qu’ils sont très impliqués dans la prise en charge de la maladie, mais les familles jugent cette prise en charge insuffisante. Les familles n’apprécient pas non plus le manque de compétences en communication du médecin généraliste. L’obstacle majeur invoqué par les médecins est le manque de temps et de rémunération. En conclusion, les auteurs soulignent que le rôle clé du médecin généraliste dans l’offre et la planification des soins pourrait être consolidé par la confiance des aidants en leurs compétences. Des recommandations claires, depuis le diagnostic précoce jusqu’à l’adressage approprié devrait améliorer la capacité du médecin généraliste à apporter du soutien aux familles à domicile dans ces situations consommatrices de temps et d’énergie. Les auteurs suggèrent des études d’interventions centrées sur les points d’amélioration des compétences des médecins généralistes pour améliorer l’aide aux aidants.
Autralas J Ageing. Robinson AL et al. Multiple views reveal the complexity of dementia diagnosis.Décembre 2008. Scand J Prim Health Care. Schoenmakers B, Butinx F, Delepeleire J. What is the role of the general practitioner towards the family caregiver of a community-dwelling demented relative? 28 novembre 2008.