Le Roi se meurt, d’Eugène Ionesco
Société inclusive
Ce roi contraint de lâcher un royaume qui n’est « plus que de la poussière », Michel Bouquet l’incarne depuis bientôt vingt ans, aiguisant sans cesse son jeu, « l’œil vif, le sourire bonhomme ou grimaçant ». Il avait annoncé son retrait définitif de la scène l’an dernier. Il fait salle comble au Théâtre des Nouveautés, où vingt-deux mille spectateurs sont venus l’applaudir en deux mois. Eugène Ionesco (1909-1994) disait de sa pièce qu’elle était un « essai d’apprentissage de la mort ». « Tu vas mourir à la fin du spectacle », lance d’emblée à son époux la Reine Marguerite (Juliette Carré). « Michel Bouquet déploie ici tout son art. Le vieil homme qui sautille en traversant la scène au début se mue en vieillard titubant, en enfant ému de la beauté du monde – les couleurs, la saveur d’un pot-au-feu – pour finalement se détacher de tout, flottant entre deux eaux avant que la mort l’engloutisse », écrit Le Parisien.
AFP, Le Parisien, 15 novembre 2012.