Le projet de loi sur le vieillissement : quelle place pour les services à domicile ? (1)
Droit des personnes malades
Le futur projet de loi sur le vieillissement, attendu pour 2014, comportera un volet « anticipation-prévention ». Le comité « avancée en âge : prévention et qualité de vie », dirigé par le Dr Jean-Pierre Aquino, doit formuler des propositions pour mieux coordonner les acteurs de la prévention au niveau local et national. « Les services à domicile doivent revendiquer leur légitimité à remplir cette mission de repérage des fragilités », écrit Nadia Graradji, dans un dossier du Journal du domicile. Les personnes fragiles présentent au moins trois des cinq critères cliniques de Linda Fried : la force de préhension, l’épuisement ou la fatigabilité, la vitesse de marche lente (plus de quatre secondes pour parcourir quatre mètres), la baisse d’activité physique et la perte de poids non volontaire (quatre à cinq kilogrammes en un an). Les financeurs, Conseils généraux, caisses de retraite, centres communaux d’action sociale, s’alignent sur cette même logique. Mais des questions restent encore en suspens : quelle coordination des acteurs ? Et surtout, quelle stratégie nationale de prévention ? » Le modèle des SPASAD (services polyvalents d’aide et de soins à domicile) « peine à décoller, mais pourtant permettrait le lien et l’articulation entre le soin et l’aide, une fluidité dans les interventions, une mutualisation des savoirs des professionnels ». Michèle Delaunay va encore plus loin en préconisant le développement de services polyvalents et de prévention d’aide et de soins à domicile. Pour Line Lartigue, directrice santé de l’UNA (Union nationale de l’aide, des soins et des services aux domiciles), « avec l’intégration des SAAD (services à domicile), SSIAD (services de soins infirmiers à domicile) et SPASAD dans les parcours de santé des personnes âgées, le secteur du domicile a passé un premier cap d’identification en tant qu’acteur de la prévention. Il faut à présent que cette légitimité soit démontrée et que les services se positionnent d’eux-mêmes pour faire de la prévention auprès des personnes âgées et de leurs aidants ».
Le Journal du domicile, décembre 2012.