Le Père, de Florian Zeller (2)

Société inclusive

Date de rédaction :
15 octobre 2013

Quel regard Robert Hirsch pose-t-il sur son personnage, un octogénaire peu sympathique ? « Je l’ai immédiatement jugé assez sévèrement. Il est méchant et même très cruel avec sa fille Anne. Il dit des horreurs. Il rêve qu’elle meure avant lui ! C’est épouvantable et j’ai beau l’avoir interprété des mois durant, je ne lui trouve aucune excuse Il n’est pas sympathique, mais on l’aime quand même. » « N’est-ce pas vous, plutôt, que le public aime ? » interroge Armelle Heliot ? « Non », répond Robert Hirsch. « Notre métier, c’est le personnage. Faire vivre le personnage, le défendre, c’est très intéressant. Et puis il ne s’agit pas de juger, mais de comprendre. André peut être émouvant parce qu’il est parvenu à ce moment de la vie où l’on devient aussi vulnérable qu’un enfant. Ce qui est beau dans la pièce, c’est que ce sujet très grave parvient à faire beaucoup rire. » L’acteur reçoit de nombreuses lettres de spectateurs évoquant la maladie d’Alzheimer chez leurs proches. « Le petit-fils de l’écrivain Marcel Mithois m’a fait parvenir une lettre bouleversante, évoquant son grand-père. Je sais que je touche à quelque chose de très grave. Mais je ne me suis pas préoccupé de savoir comment vit un malade d’Alzheimer, j’aurais trouvé cela indiscret, déplacé ». Et comment Robert Hirsch fait-il lui-même pour éviter les trous de mémoire ? « Le texte de Florian Zeller est redoutable. Si j’avais un secret, ce serait le travail ! J’apprends en lisant à voix haute, en cachant une partie de la page avec une carte postale, ligne à ligne… Il faut arriver au point où le corps lui-même sait le texte… Et j’ai une mémoire très visuelle : lorsque j’ai une hésitation, je vois littéralement la page… Je me dis, c’est là, en haut à gauche… »

Quel regard Robert Hirsch pose-t-il sur son personnage, un octogénaire peu sympathique ? « Je l’ai immédiatement jugé assez sévèrement. Il est méchant et même très cruel avec sa fille Anne. Il dit des horreurs. Il rêve qu’elle meure avant lui ! C’est épouvantable et j’ai beau l’avoir interprété des mois durant, je ne lui trouve aucune excuse Il n’est pas sympathique, mais on l’aime quand même. » « N’est-ce pas vous, plutôt, que le public aime ? » interroge Armelle Heliot ? « Non », répond Robert Hirsch. « Notre métier, c’est le personnage. Faire vivre le personnage, le défendre, c’est très intéressant. Et puis il ne s’agit pas de juger, mais de comprendre. André peut être émouvant parce qu’il est parvenu à ce moment de la vie où l’on devient aussi vulnérable qu’un enfant. Ce qui est beau dans la pièce, c’est que ce sujet très grave parvient à faire beaucoup rire. » L’acteur reçoit de nombreuses lettres de spectateurs évoquant la maladie d’Alzheimer chez leurs proches. « Le petit-fils de l’écrivain Marcel Mithois m’a fait parvenir une lettre bouleversante, évoquant son grand-père. Je sais que je touche à quelque chose de très grave. Mais je ne me suis pas préoccupé de savoir comment vit un malade d’Alzheimer, j’aurais trouvé cela indiscret, déplacé ». Et comment Robert Hirsch fait-il lui-même pour éviter les trous de mémoire ? « Le texte de Florian Zeller est redoutable. Si j’avais un secret, ce serait le travail ! J’apprends en lisant à voix haute, en cachant une partie de la page avec une carte postale, ligne à ligne… Il faut arriver au point où le corps lui-même sait le texte… Et j’ai une mémoire très visuelle : lorsque j’ai une hésitation, je vois littéralement la page… Je me dis, c’est là, en haut à gauche… »