Le médico-social doit passer au numérique
Innovation
« Qui aurait imaginé que des jeux vidéo viendraient soutenir la mémoire qui se fragilise ? Que nous serions facilement connectés à une vingtaine d’objets sur nous (téléphones, tablettes, bracelets) ou chez nous (capteurs, domotique…) ? Que les serious games (jeux sérieux) ou les robots de compagnie, s’installeraient à domicile et en EHPAD (même si la recherche scientifique doit encore attester de leur impact) ? » interroge Annie de Vivie, d’Agevillage, pour qui « il semble évident que le secteur médico-social ne pourra plus se passer des technologies et du numérique », qui devrait « soulager un secteur en tension » en raison d’une démographie médicale en berne et l’explosion des besoins d’aide et de soins. Mais douze ans après la grande canicule, alors qu’un nouvel épisode de forte chaleur s’installe dans notre pays, des systèmes d’assistance à distance font encore souvent défaut. Remplaceraient-ils la relation humaine directe ? Annie de Vivie n’en est pas sûre : « celle-ci n’est pas financée non plus. On compte beaucoup sur l’implication des professionnels et la bonne volonté des citoyens, des voisins, des aidants. Autre frein au développement du numérique : les systèmes ne sont pas interopérables. Le dossier de soin de l’hôpital ne parle pas avec celui du médecin traitant, ni avec le système de suivi du service à domicile ou du CLIC (centre local d’information et de coordination gérontologique). Chacun investit alors dans son propre système d’information. Et quid du secret professionnel ou du risque liés aux big data (traitement des données de masse) : qui héberge ces données ? Comment sont-elles protégées ? A qui pourraient-elles servir ? Sans parler du coût de ces technologies, de leur maintenance, de leur hébergement sécurisé et surtout de la formation des utilisateurs. Qui investira dans le matériel, les logiciels, leurs mise à jour et dans la formations des utilisateurs ? »
www.agevillagepro.com, 29 juin 2015.