Le médecin est malade
Société inclusive
Arthur Rivin enseignait la médecine interne à l’Université de Californie à Los Angeles (Etats-Unis). Aujourd’hui professeur émérite, il est atteint de la maladie d’Alzheimer. Il écrit : « malgré des années d’études, il reste tant de choses que nous ne connaissons pas de la maladie. Mais il y a aussi des choses que nous apprenons, à partir de parcours personnels comme le mien. Depuis que mon état s’est amélioré, j’ai fait une liste de réflexions que j’aimerais partager avec d’autres personnes confrontées à des troubles de la mémoire. Ayez toujours sur vous un carnet pour prendre des notes à chaque fois qu’il y a quelque chose que vous voudrez vous rappeler plus tard. Quand vous ne vous pouvez pas vous souvenir d’un nom, plaisantez et demandez à la personne de le répéter, puis écrivez-le. Lisez des livres. Marchez. Si vous ne pouvez pas marcher, faites des exercices au lit. Dessinez et peignez. Faites du jardinage, si vous le pouvez. Faites des mots croisés et des jeux. Essayez de faire de nouvelles choses. Organisez votre journée. Apprenez à préparer à manger, à vous habiller, vous laver et aller au lit de manière efficace. Mangez sainement ». Il ajoute : « ne vous éloignez pas de votre famille et de vos amis. Je l’ai appris à mes dépens. J’avais peur que l’on me prenne en pitié, j’ai essayé de garder secret mon état, en m’écartant de ceux qui m’étaient chers. Mais maintenant que j’ai décidé d’être ouvert, je suis heureux de voir comment les gens m’acceptent et sont prêts à m’assister ». Et plus tard ? Arthur Rivin écrit : « je sais que comme tout être humain, je finirai par mourir. Je me suis donc informé sur tous les documents que je devrai examiner et signer, pendant que je suis encore capable et alerte, comme les directives anticipées, les dispositions testamentaires et les instructions aux médecins concernant les traitements pour prolonger la vie. J’ai essayé de m’assurer que ceux qui m’aiment connaissent mes souhaits. Quand je ne saurai plus qui je suis, ou que je ne pourrai plus reconnaître personne, et que j’aurai perdu mes capacités sans aucune chance d’amélioration, je veux uniquement des soins de confort et des soins palliatifs ».
www.latimes.com, 8 juillet 2010.