Le maintien à domicile : un luxe ?

Droit des personnes malades

Date de rédaction :
21 décembre 2013

Pour le sociologue Bernard Ennuyer, ancien directeur d’un service d’aide et de soins  à domicile et chercheur associé à l’Université Paris-Descartes, « le maintien à domicile est un luxe individuel réservé, quand elles ont des incapacités importantes, aux personnes qui ont de l’argent pour payer les aides nécessaires ou bien des familles omniprésentes. » L’aide financière apportée par les politiques publiques est d’environ le tiers du montant nécessaire à un bon maintien à domicile, à tout niveau d’incapacité. Pour le sociologue, qui critique les politiques volontaristes de maintien à domicile de ces trente dernières années, « la politique du “libre choix ” ne laisse aux plus démunis que la possibilité de recourir à l’hébergement dont ils n’ont cessé de dire que ce n’était pas leur choix de fin de vie. Bernard Ennuyer place ses espoirs dans la génération de baby-boomers qui arrive à la retraite. « Décidés à prendre leur avenir en main, ils peuvent réinventer une autre forme de vie à domicile dans des habitats collectifs conçus par eux et non pour eux », écrit-il. « Le maintien à domicile est en train de devenir un des enjeux du vivre ensemble que les citoyens veulent se réapproprier face aux décideurs politiques et aux technocrates. »

Ennuyer B. Quel maintien à domicile demain ? Documents Cleirppa 2013 ; 52 : 16-20. Novembre 2013.