Le droit au répit n’a pas trouvé toute sa place (1)

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Date de rédaction :
01 juin 2017

Dans un entretien au Journal du domicile, Joëlle Huillier, députée socialiste de l’Isère, rappelle que la loi d’adaptation de la société au vieillissement, dont elle a été rapporteur à l’Assemblée nationale, a instauré un droit au répit. Mais le texte d’application s’est cependant éloigné de la volonté du législateur. Elle explique : « il y a eu une confusion sur le terme de plafond, qui a été fixé à 500 euros. Pour moi, il était lié à la dépense réelle : si on dépensait 300 euros ; on n’allait pas en donner 500. Or le plafond retenu est celui de l’APA (allocation personnalisée d’autonomie). Avec le reste à charge que les familles doivent payer, elles peuvent ne percevoir que 20 euros en en ayant dépensé 1 000… Ce décret déroge à l’esprit de la loi. C’est la raison pour laquelle je demande, pour le relayage [formule de répit à domicile vingt-quatre heures sur vingt-quatre, inspirée du Baluchonnage québécois], une prestation particulière, non liée à l’APA. Je connais des personnes en GIR 1 ou 2 (personnes les plus dépendantes selon le classement de la grille Autonomie gérontologie groupes iso-ressources) qui n’ont pas demandé l’APA car elles ont tout ce qu’il faut chez elles, mais dont l’aidant aurait besoin de répit. » Le projet de loi prévoyait également un article relatif au baluchonnage. « Il a été supprimé par le Sénat, et l’Assemblée nationale a ensuite accepté de ne pas le remettre dans le texte. Le Sénat a considéré qu’on ne pouvait pas modifier le droit du travail pour autoriser des relayeurs à travailler plusieurs jours d’affilée à partir d’une loi de cette nature. Jugeant que cette prestation était très intéressante, j’ai demandé à intégrer en deuxième lecture la demande de rapport dans l’annexe à la loi. »

Le Journal du domicile, avril 2017.