Le délire : un facteur de risque important chez les personnes très âgées (1)
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Une étude internationale, menée par le département de santé publique de l’Université de Cambridge (Royaume-Uni), en collaboration avec des chercheurs des universités d’Edimbourg, Newcastle (Royaume-Uni), du Trinity College de Dublin (Irlande), de l’Australie du Sud, du CHU d’Helsinki et de l’Université de Kuopio (Finlande), menée auprès de cinq cent cinquante personnes âgées de quatre-vingt-cinq ans et plus, en population générale, suivies pendant dix ans, montre pour la première fois que le délire est un facteur de risque important pour la démence incidente et le déclin cognitif chez les personnes très âgées. Parmi les personnes ayant connu au moins un épisode de délire avant l’étude, 77% étaient atteintes également de démence. En comparaison, seules 33% des personnes n’ayant aucun antécédent de délire étaient atteintes de démence. Le délire multiplie le risque de démence incidente par un facteur 8.7, le risque d’aggravation de la démence par un facteur 3.1, et le risque de détérioration fonctionnelle globale par un facteur 2.8. Pour le Dr Daniel Davis, du département de santé publique de l’Université de Cambridge et premier auteur de l’étude, « les causes aigües du délire pourraient être une nouvelle cause de démence. C’est important, car le délire est extrêmement commun et moins d’un cas sur quatre est réellement diagnostiqué à l’hôpital ». Le délire, qui touche entre 1% et 50% des personnes âgées hospitalisées, a longtemps été considéré comme un effet indésirable transitoire d’une maladie intercurrente. Il peut être causé par des médicaments, une infection urinaire, un manque de sommeil, une lumière ou un bruit excessif, ou un anesthésique utilisé pour une opération chirurgicale.
Davis DHJ et al. Delirium is a strong risk factor for dementia in the oldest-old: a population-based cohort study. Brain, 9 août 2012.
http://brain.oxfordjournals.org/content/early/2012/08/09/brain.aws190.full.pdf+html(texte intégral).