Le choix d’un « habitat intermédiaire » (1)

Droit des personnes malades

Date de rédaction :
28 août 2016

« Certaines personnes âgées non dépendantes prennent la décision d’emménager dans un habitat intermédiaire pour personnes âgées (foyers-logement, MARPA [maison d’accueil et de résidence pour l’autonomie de la Mutualité sociale agricole], résidences seniors, habitats partagés, résidences intergénérationnelles…) », explique Alain Thalineau, sociologue et professeur à l’Université de Tours (laboratoire Cités, territoires, environnement, sociétés – CITERES-UMR 7324, CNRS). Les différents travaux de recherche ayant étudié leurs motivations ont relevé qu’il s’agit surtout d’un déménagement pour un rapprochement des proches, pour se sentir moins isolé, pour être sécurisé en ayant un habitat plus adapté ou/et offrant des possibilités d’aide à la personne, et, de façon moindre, pour être dans un endroit jugé plus agréable. En prenant appui sur la partie qualitative d’une enquête réalisée entre 2011 et 2013 sur les mobilités résidentielles d’ajustement des personnes non dépendantes âgées de soixante-quinze ans ou plus vers des habitats « intermédiaires », les chercheurs observent que la décision s’inscrit dans le temps long. Il ressort en effet des récits biographiques recueillis que la trajectoire sociale affecte la prise de décision. Selon la place occupée dans le passé par les activités familiales dans l’ensemble des activités socialement significatives (activités professionnelles, activités associatives), les personnes prennent différemment en considération la proximité aux proches dans leur choix de mobilité. Ces variations dépendent principalement de la position sociale, du genre et de la situation conjugale. »

Thalineau A. Venir vivre dans un habitat pour personnes âgées. Gérontologie et société 2016 ; 38(150) : 127-139. Septembre 2016. www.cairn.info/revue-gerontologie-et-societe-2016-2-page-127.htm.