Le business des maisons de retraite
Société inclusive
2 200 euros : c’est le tarif mensuel moyen des maisons de retraite en France, selon une étude de l’inspection générale des affaires sociales (IGAS). Le « business des maisons de retraite » est à nouveau pointé du doigt dans deux émissions de télévision de décembre : Capital sur M6 et Enquête de santé sur France 5. Pour une famille, comment comprendre qu’un établissement privé « haut de gamme » et cher n’ait pas les dotations publiques suffisantes pour les soins et donc une équipe soignante débordée ? questionne Annie de Vivie, d’Agevillage.com. A l’inverse, un établissement public à l’hôtellerie médiocre peut coûter plus cher à la collectivité parce qu’il est mieux doté par les pouvoirs publics en ce qui concerne les soins et la dépendance. Le groupe Le Noble Age estime qu’il n’y a aucune raison que le privé soit plus cher que le public. Pour un tarif hébergement de 80 € par jour (à la charge du résident et de ses proches), il consacre 26.39 € aux personnels de la section hébergement, 24.69 € aux loyers et à l’équipement, 9.76 € aux achats (restauration), services généraux et énergie ; 9.43 € aux impôts et taxes, 5.54 € à l’entretien, la maintenance, les amortissements et frais financiers. Reste 4.19 euros de marge nette. Loin des résultats à deux chiffres, annoncés par certains groupes privés lucratifs. Qui croire ? s’interroge Annie de Vivie. « Les personnes qui doivent entrer en établissement d’accueil spécialisé sont pénalisées par ces restes à charge trop importants. Elles attendent de finir leur vie dans un environnement sécurisé et confortable, mais surtout accompagné par un personnel qualifié, compétent et en nombre suffisant. Dès aujourd’hui elles peuvent donner leur avis sur la qualité de leur maison de retraite. Demain, elles exigeront des repères qualité opposables, quel que soit le statut et le mode de financement de la maison de retraite. Les besoins sont là et le système est dans l’impasse. Les acteurs privés (et leur tarifs élevés) tout comme les acteurs publics et associatifs (qui doivent réinvestir) se retournent chacun vers les pouvoirs publics en faisant état de leurs problèmes ». Mais la réforme « ne sera pas facile au vu de la crise des finances publiques ».
www.agevillagepro.com, 13 décembre 2011.