Le business de la mémoire (2)
Société inclusive
Learning Club, fondé par Jérôme Dutrieux, ancien directeur de la communication d’un grand groupe, propose « la première salle de sport pour vos neurones » : un entraînement en ligne pour de jeunes retraités, des mères au foyer et des cadres stressés. Au programme, des discussions autour d’un sujet d’actualité ou d’histoire, des jeux de logique et des poésies à apprendre. «Avec des exercices qui varient d’une semaine à l’autre, nous avons mis en place avec un neurologue des entraînements cognitifs qui soient amusants et transférables dans la vie quotidienne». Le partenaire scientifique est le neurologue Jérôme Blin, ancien professeur de neurologie à l’Université de Louvain, qui dirige la clinique de la mémoire à Paris.
Que faut-il en penser ? Le débat sur le business de la mémoire agite le microcosme des neurologues. Bernard Laurent, chef de service au CHU de Saint-Etienne et président de la Société française de neurologie, est dubitatif : « aucune étude n’a prouvé que de telles stimulations pouvaient renforcer la mémoire et ralentir l’apparition de la maladie d’Alzheimer. En outre, ces ateliers et formations ne stimulent pas l’ensemble des fonctions cognitives et il n’y a pas d’effet de contagion d’une fonction à une autre ». Catherine Thomas-Antérion estime qu’il existe des ateliers mémoire valables, notamment quand des psychologues formés s’en occupent, et que « le simple fait d’être en groupe peut avoir un effet positif ».
Le Figaro, 1er octobre 2010. www.learning-club.com, 14 octobre 2010.