Le « bon aidant » : morale et modernité

Échos d'ailleurs

Date de rédaction :
01 juillet 2010

Susan Pickard, sociologue au National Primary Care Research and Development Centre de l’Université de Manchester (Royaume-Uni), propose une approche sociologique de l’aide informelle. Dans un contexte de modernité tardive, les aidants informels sont confrontés à deux discours contradictoires. Le premier est associé à une société post-traditionnelle, toujours plus individualiste, caractérisée par des relations « pures » valorisant l’authenticité et la décision. Le second est un discours plus traditionnel, que l’on retrouve dans la politique sanitaire et sociale actuelle, qui s’appuie explicitement sur une contribution significative des familles. Des tensions naissent de ce paradoxe, particulièrement pour les aidants les plus âgés engagés dans l’aide aux personnes dépendantes. Susan Pickard propose une revue théorique du « virage subjectif » associé à la modernité et à l’hétérogénéité des approches éthiques d’une gouvernance libérale, puis une discussion étayée par des exemples de « narration morale » dans le discours des aidants. Le choix moral des aidants est influencé d’une part par les contextes sociaux et le caractère normatif des politiques, et d’autre part par les inégalités et la résistance.

Sociology. Pickard S. The « good carer »: moral practices in late modernity. 2010.