L’autonomie : mythe ou espoir ?
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
« Rechercher l’autonomie, c’est essayer de restaurer des capacités de la personne âgée », rappelle Anne Caron-Déglise, magistrat délégué à la protection juridique des majeurs et conseiller à la Cour d’appel de Paris. « Les droits individuels du majeur vulnérable, encore contingentés par des moyens insuffisants, se construisent peu à peu », écrit Nathalie Levray, dans un dossier de La Gazette Santé-social consacré à la réforme des tutelles. « L’autonomie dépend aussi de la manière dont un banquier, un auxiliaire de vie, un médecin ou notaire considère la personne et comprend la mesure ». Pour Émilie Pecqueur, juge des tutelles au tribunal d’instance d’Arras et présidente de l’Association nationale des juges d’instance, « il est essentiel de prendre en compte les souhaits de la personne. À Arras, nous avons engagé, avec le service de gériatrie mobile de l’hôpital et les maisons de retraite, une réflexion sur la prise en charge des personnes âgées protégées. Le lieu de vie constitue une véritable difficulté : s’il n’est pas possible d’imposer la vie en établissement, rester à domicile peut représenter un danger. Comment l’évaluer ? Comment respecter les volontés de la personne ? Il faut recueillir son ressenti et les souhaits qu’elle est encore capable d’exprimer. L’accès à l’argent est un autre problème : les mandataires ne peuvent pas s’en charger. Enfin, cela peut paraître accessoire, mais pouvoir regarder un catalogue de vêtements est important. Il s’agit des dernières libertés qui restent aux aînés. C’est aussi cela, respecter les droits de la personne âgée et sa dignité ».
La Gazette Santé-social, mars 2013.