« L’art pour exprimer ce que je suis dans l’impossibilité de formuler »

Société inclusive

Date de rédaction :
11 septembre 2013

« Pour le moment, aucune étude reconnue scientifiquement n’a été menée pour mesurer les effets thérapeutiques de telles propositions de prise en soin », écrit Judith Mollard, psychologue à France Alzheimer. « Toutefois les professionnels de terrain s’accordent sur l’efficacité et la pertinence de ces expériences en art-thérapie menées au profit des personnes malades. Elles aident à préserver une identité mise à mal par la maladie, notamment en ce qui concerne l’estime de soi. L’art médiatise la relation à l’autre, délimite un espace commun de partage et de compréhension et peut offrir un lieu de libre expression. » Fabienne Piel, malade jeune, témoigne : « J’ai découvert la peinture après mon diagnostic. L’art m’apporte la possibilité d’exprimer ce que je suis dans l’incapacité de formuler. À l’annonce du diagnostic, j’ai eu le sentiment de me retrouver face à un mur. Le malade se trouve dans une place indéfinissable. Il doit porter l’étiquette du dément. Lorsque je reviens de voyage, la peinture me permet d’exprimer mon ressenti et de garder en mémoire ce que j’ai vu. Les photos, elles, ne sont pas toujours d’une grande aide. L’expression par la peinture permet d’établir un lien, une vision marquante. C’est un moyen d’exprimer l’inexprimable. »