Langage : comment et de quoi parlent les personnes malades ? (2)

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
30 novembre 2011

Quelles sont les causes des troubles du langage chez les personnes atteintes de troubles cognitifs ?  Les différentes disciplines approchent chacune la question avec des outils qui lui sont propres. Julia Hailstone, de l’Institut de neurologie de l’University College de Londres, propose une analyse neuropsychologique et neuroanatomique de la perception de la voix chez les personnes atteintes de démence. Si les déficits de reconnaissance vocale existent dans les formes canoniques de la démence, ils sont particulièrement sévères chez les personnes atteintes de démence fronto-temporale. Le département de neurologie de l’Université de Pennsylvanie (Etats-Unis) met en évidence les liens entre la fluidité de la parole, les difficultés grammaticales et les troubles exécutifs dans la démence à corps de Lewy avec l’atrophie des régions frontales du cerveau (Ash S et al). Les déficits de perception de la voix apparaissent relativement spécifiques de la maladie d’Alzheimer. Le lobe antérieur temporal droit semble avoir un rôle critique dans la reconnaissance des voix et d’autres modalités de connaissance de la personne. Michał Harciarek et Andrew Kertesz, neuropsychologues à l’Université de Gdańsk (Pologne), font le point sur les aphasies primaires progressives associées à la démence fronto-temporale ou à la maladie d’Alzheimer, un syndrome clinique hétérogène caractérisé par la perte progressive de fonctions spécifiques du langage (fluidité, difficulté à trouver des mots et des noms), les autres domaines cognitifs étant initialement préservés.

Hailstone JC et al. Voice processing in dementia: a neuropsychological and neuroanatomical analysis. Brain 2011; 134(9): 2535-2547. Septembre 2011. http://brain.oxfordjournals.org/content/134/9/2535.long (texte intégral). Ash S et al. Impairments of speech fluency in Lewy body spectrum disorder. Brain Lang, 16 novembre 2011. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/22099969. Harciarek M et Kertesz A.  Primary Progressive Aphasias and Their Contribution to the Contemporary Knowledge About the Brain-Language Relationship. Neuropsychol Rev 2011; 21:271–287. Septembre 2011.www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3158975/pdf/11065_2011_Article_9175.pdf (texte intégral).