L’acculturation du champ « psy » à la maladie d’Alzheimer (2)
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
Depuis sa création en 1999, la Fondation Médéric Alzheimer, convaincue de l’importance de la recherche psychosociale pour développer une approche globale et cohérente de la maladie, a financé douze projets de recherche pluridisciplinaire intégrant une forte composante en psychologie, attribué cinq prix de thèse et dix-huit bourses doctorales à de jeunes chercheurs en psychologie. Ces recherches montrent d’abord que toutes les spécialités de la psychologie sont mobilisées : psychologie cognitive, neuropsychologie, psychologie sociale, environnementale, psychopathologie, psychanalyse… Elles montrent également que, loin de se réduire à une évaluation des interventions psychosociales dans l’attente de traitements médicamenteux plus efficaces, la recherche en psychologie permet de mieux comprendre la maladie et d’en atténuer l’impact sur la qualité de vie des personnes et de leurs proches. « Les recherches en psychologie sont souvent menées dans le cadre de programmes hospitaliers de recherche clinique, et de ce fait dirigées par des médecins, plutôt que par les psychologues eux-mêmes », explique Fabrice Gzil. « De plus, lorsqu’elles visent à évaluer l’efficacité d’interventions psychosociales, ces études sont souvent soumises aux règles méthodologiques de la recherche biomédicale, et conçues selon le modèle des essais cliniques de médicaments, ce qui ne va pas sans poser de nombreuses difficultés. À l’international, surtout depuis 2005, la recherche psychosociale se développe et la psychologie, associée tantôt aux sciences médicales (gériatrie, psychiatrie, neurologie), tantôt aux sciences humaines, joue un rôle structurant.
Gzil F. La maladie d’Alzheimer saisie par le champ « psy ». Histoire d’une acculturation réciproque. Le Carnet Psy 2014 ; 180 : 26-31. Mai 2014. Fondation Médéric Alzheimer. Recherches soutenues. www.fondation-mederic-alzheimer.org/Nos-Actions/Soutien-a-la-recherche/Recherches-soutenues, mai 2014.