La tyrannie du bien vieillir, de Michel Billé et Didier Martz.

Société inclusive

Date de rédaction :
01 février 2011

« Aujourd’hui, la personne âgée est sommée de vieillir en masquant le vieux qu’elle est déjà devenue, en éludant une part de son identité en décrépitude, si angoissante pour le commun des mortels. Le vieillissement, déjà compliqué, devient sans doute encore plus difficile lorsque sa fatalité s’accompagne d’une injonction au Bien vieillir, revêtant douloureusement l’aspect d’un oxymore » (alliance de deux mots contradictoires), écrit Laure Célérier, de Liens Socio. Si « bien vieillir » devient le projet personnel et politique auquel nul ne saurait déroger, vieillir mal devient une erreur, une faute, presque un délit vis-à-vis de soi-même et vis-à-vis de ceux qui auront à en assumer les conséquences. Pour les auteurs, « il est alors urgent de mettre en question ce que recouvre cette construction idéologique porteuse d’un sens presque invisible tant elle est liée au désir humain. Tyrannie douce qui a pour effet d’asservir nos contemporains et d’exercer une contrainte sur les années de vie qu’ils ont à vivre en vieillissant ». Michel Billé est sociologue, ancien directeur adjoint de l’Institut régional du travail social (IRTS) de Poitiers. Il a notamment publié La chance de vieillir, essai de gérontologie sociale (L’Harmattan, 2004. Didier Martz est philosophe. Il a notamment coordonné Vous avez dit euthanasie ? (Le Bord de l’eau, 2003) et Alzheimer : vous avez dit démence ? (Le Bord de l’eau, 2006).

Billé M et Martz D. La tyrannie du « bien vieillir ». 151 p. Lormont : Le Bord de l’eau Editions. ISBN : 978-2-356-87077-3. 2010. www.liens-socio.org, 25 janvier 2011. www.senioractu.com, 10 septembre 2010.