La situation professionnelle des aidants familiaux : que font les entreprises ?
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
46% pour cent des aidants sont en activité professionnelle, ce qui représente quatre millions de personnes, rappelle le sociologue Serge Guérin. « Conjuguer leur mission avec leur métier affecte leur productivité. Qu’elles le veuillent ou non, les entreprises ne peuvent pas dire qu’elles ne sont pas concernées. Mais elles ne savent pas trop comment aborder le problème. Le plus souvent, les salariés sont réticents à évoquer leur condition d’aidant dans leur milieu professionnel, car ils redoutent qu’elle soit perçue comme une fragilité, ce qui pourrait les pénaliser. D’autant qu’ils n’ont généralement aucun avantage à en retirer, contrairement aux femmes enceintes, par exemple, qui sont protégées. L’ampleur du problème, en particulier pour les petites et moyennes entreprises, nous oblige à trouver de nouvelles solutions. Les entreprises pourraient s’assurer contre ce risque ou faire appel à des sociétés spécialisées, par un système d’abonnement, pour répondre à un besoin ponctuel. Sur ces questions, la société bouge plus vite que l’État. » En vigueur depuis le 1er janvier 2016, « le droit au répit des aidants est une avancée, mais il reste beaucoup de chemin à parcourir. » Au sens propre, le chemin des aidants est aussi très long : « ils vivent et travaillent en moyenne à plus de 216 kilomètres de leur proche », explique Emilie Delpit, directrice Prévention et innovations sociales du groupe de protection sociale Klesia, qui observe que la question des aidants monte dans l’opinion publique, notamment à travers la reconnaissance du statut de l’aidant avec un droit à congé associé. « L’information et l’orientation sont des services que les entreprises vont devoir rendre pour faciliter la vie de leurs salariés aidants. Il va s’agir de proposer des outils légers, non invasifs mais efficaces. »