La réticence des aidants à recourir à l’aide (2)

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
01 février 2014

 « La caractéristique des aidants familiaux, c’est d’être autiste aux aides qui leur sont proposées », déclare quant à lui Pascal Jannot, directeur de la Maison des aidants de Bergerac (Dordogne), créée en 2008. D’après lui, l’aidant familial n’a pas identifié ses propres besoins et ne répondra donc pas aux sollicitations concernant les aides ou les solutions qui pourraient venir améliorer son quotidien. Un aidant familial consacre cinq à six heures par jour à la personne atteinte de la maladie d’Alzheimer. « Aujourd’hui, l’aidant ne s’octroie aucune limite de temps, d’organisation, de compétence. Quand nous le pouvons, nous expliquons, lors de nos formations, que rien n’oblige les aidants familiaux à assumer leur rôle au point que leur propre vie soit négativement impactée, qu’ils négligent leur travail, leur conjoint ou leurs enfants. Les aidants vont s’occuper du matin au soir d’un proche parce qu’ils ne savent pas qu’ils ont la possibilité de faire appel aux professionnels. D’ailleurs, certains ne cherchent même pas à le savoir, car inconsciemment, ils ne veulent pas être aidés. » Pascal Jannot lance, provocateur : « la gangrène de l’aidant familial s’appelle la culpabilité. Ils se sentent obligés de s’occuper du proche atteint d’une maladie. Pourtant, 80% du temps de l’aidant, les soins, la toilette, l’aide au repas pourraient être délégués à des professionnels ».

Doc’Alzheimer, janvier-mars 2014.