La relation familles-professionnels : expertise de l’expérience, conflits de normes (1)
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
Pour la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA), la présence d’un tiers, si elle est le plus souvent bénéfique, implique une articulation et un dialogue qui peuvent être complexes. « Les aidants sont tout d’abord en attente d’une reconnaissance de la part des professionnels. Estimant avoir acquis dans l’accompagnement de leur proche un « capital de connaissance de la situation », les aidants souhaitent que cette « expertise de l’expérience » soit prise en compte par les professionnels. Ils évoquent parfois une « complémentarité à l’envers » qui les amène à effectuer (légalement) des gestes techniques que certains professionnels eux-mêmes ne sont pas autorisés à faire, ou à conseiller des professionnels que leur formation n’a pas suffisamment outillés pour faire face à certaines situations, notamment de crise. À ce titre, les difficultés rencontrées par le secteur de l’aide à domicile depuis quelques années pèsent bien entendu au premier chef sur les professionnels mais sont aussi identifiées par les aidants comme une source d’insécurité et d’insuffisance de l’aide extérieure. À travers l’écoute et la reconnaissance que les professionnels accordent aux aidants, c’est l’installation d’une relation de confiance, mais aussi leur propre légitimité aux yeux des aidants qui est en jeu. Or, c’est bien de ces facteurs que va dépendre l’acceptation par l’aidant d’une aide complémentaire par le professionnel.
Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie. Rapport 2011. 17 avril 2012.
www.cnsa.fr/IMG/pdf/Rapport_CNSA_2011_-_17_avril_2012.pdf (texte intégral).