La profonde angoisse de « ne plus être rien » (2)
Société inclusive
Derrière l’image insoutenable que leur renvoie les autres résidents victimes de troubles du comportement, les résidents témoignent d’une profonde angoisse de « ne plus être rien » : « on ne sait plus ce que l’on fait, on est devenu pas grand-chose : une table, un pot. On n’est plus vivant quoi, on est un morceau de bois… », dit une résidente. La troisième facette de cette angoisse face à la démence est liée à l’idée d’être une charge pour leurs proches qui inquiète les résidents : une résidente déclare : « n’être plus rien finalement, embarrasser tout le monde de ne servir à personne, de même pas reconnaître mes enfants. Ça me ferait du mal. » Une autre : « Je me sens en parfaite vie mais je me sens inutile… Il paraît que je suis très fatiguée, alors le docteur me dit de me reposer. Qu’est-ce que cela veut dire ? Fatiguée… Inutile surtout. » « Ça ne m’effraie pas de mourir, au contraire : je serai débarrassée de ce que je vis, je débarrasserais les miens aussi. C’est gai pour personne de venir ici… », conclut une résidente de quatre-vingt-dix-sept ans.
Observatoire national de la fin de vie. Fin de vie des personnes âgées. Sept parcours ordinaires pour mieux comprendre les enjeux de la fin de vie en France. Rapport 2013. 21 janvier 2014.
https://sites.google.com/site/observatoirenationalfindevie/publications/rapport/rapport-2013 (texte intégral).