La place complexe de la médecine générale dans le diagnostic

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Date de rédaction :
18 avril 2015

Le sociologue Guillaume Fernandez, l’ethnologue Marine Guyomar, du laboratoire d’études et de recherche en sociologie (EA3149) de l’Université de Bretagne occidentale à Lorient, et les gériatres Armelle Gentric et Marion Andro, de l’unité de recherche en éthique, professionnalisme et santé de l’Université de Brest (EPS EA4686), s’intéressent à la place des médecins généralistes dans le processus de diagnostic de la maladie d’Alzheimer et des troubles apparentés. Trois articulations entre praticiens et familles sont observées. Dans la première, les actions convergent entre patient ou famille et médecins généralistes d’une part, et entre spécialistes et généralistes d’autre part, ce qui permet des prises en charge complémentaires des difficultés cognitives. D’autres situations apparaissent davantage marquées par la distorsion des attentes et des pratiques : certains médecins généralistes se font ainsi critiques de la nécessité de l’établissement d’un diagnostic comme de l’efficacité des médicaments. Pour les uns, cette position est en lien avec une distance et un sentiment de relégation par rapport aux spécialistes et à la médecine hospitalière en charge des démences. L’accès au diagnostic est alors très fortement dépendant des capacités de la personne malade ou de sa famille à faire entendre sa demande de diagnostic. Pour les autres, elle relève davantage de la faible implication des familles dans la recherche diagnostique et l’accompagnement du patient, ou de l’absence de traitements ou de dispositifs sociaux de prise en charge. Cette recherche a bénéficié d’un financement de la Fondation Plan Alzheimer.

Fernandez G et al. Entre contextes socio-familiaux et enjeux professionnels. Le rôle des médecins généralistes dans le diagnostic de la maladie d’Alzheimer. Retraite et société 2014 ; 69. 39-57. www.statistiques-recherches.cnav.fr/images/publications/retraite-societe/Retraite-Societe-69.pdf. Décembre 2014.