La piste microbienne

Recherche

Date de rédaction :
23 mai 2015

Les facteurs de risque vasculaire liés au régime alimentaire dans le déclin cognitif sont bien établis. Des études récentes montrent que les micro-organismes symbiotiques vivant dans l’intestin (microbiome intestinal), outre leur effet de régulation sur la nutrition et le métabolisme, ont aussi une influence sur le système nerveux central, à travers les nombreuses afférences du système nerveux entérique, un système intrinsèque qui contrôle la fonction du système gastro-intestinal. Ce champ d’études, naissant, pourrait révéler de nouvelles causes de troubles psychiatriques ou des maladies neurodégénératives, soulignent Timothy Sampson et Sarkis Mazmanian, de la division de biologie et génie biologique de l’Institut de technologie de Californie à Pasadena (Etats-Unis). Pour Deborah Shoemark et Shelly Allen, de l’École des sciences cliniques de l’Université de Bristol (Royaume-Uni), des bactéries anaérobies pouvant proliférer dans la bouche au cours du vieillissement pourraient provoquer une réponse pro-inflammatoire affaiblissant la barrière hémato-encéphalique, ce qui pourrait avoir une influence à long terme dans la pathogénèse de la maladie d’Alzheimer. La connexion physique entre la cavité oronasale et l’hippocampe se fait via le bulbe olfactif, puis les cortex entorhinal et périrhinal, des zones impliquées au cours de la neurodégénérescence dans la perte des capacités olfactives, de la reconnaissance faciale, puis de la perte de la mémoire à court terme.

Sampson TR et Mazmanian SK. Control of Brain Development, Function, and Behavior by the Microbiome. Cell Host Microbe 2015; 17(5): 565-576. 13 mai 2015. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/25974299. Shoemark ADK et al. The Microbiome and Disease: Reviewing the Links between the Oral Microbiome, Aging, and Alzheimer’s Disease. J Alz Dis 2015 ; 725-728. http://content.iospress.com/download/journal-of-alzheimers-disease/jad141170?id=journal-of-alzheimers-disease%2Fjad141170 (texte intégral).