La photo : un outil de prise de parole

Société inclusive

Date de rédaction :
19 juin 2012

Catherine Belakhovsky, psychologue clinicienne, expose la méthode Photolangage, conçue en 1965 par des psychologues et psychosociologues qui ont eu l’idée d’utiliser le support de photos pour faciliter la parole d’un groupe d’adolescents dans l’incapacité de parler de leur histoire et d’exprimer leur souffrance. Les photos proposées par Photolangage, regroupées par thèmes, sont des photos professionnelles en noir et blanc, choisies pour leur forte suggestivité émotionnelle. La psychologue explique comment, avec une aide-soignante,  elle a créé un groupe Photolangage dans une maison de retraite  en Isère, pour libérer la parole de personnes désorientées, dépressives, désorientées dans le temps et dans l’espace et dans le temps, avec des troubles de la mémoire plus ou moins sévères. En s’appuyant sur la parole et les représentations émergeant du groupe, « la personne peut passer d’une pensée en image à une pensée en idée ». « Le groupe est devenu un lieu de complicité entre elles, où l’on peut parler de soi, où ce qui se dit reste à l’intérieur du groupe ». Après une vingtaine de séances, ce travail de groupe a été poursuivi en proposant aux participantes d’élaborer leur arbre généalogique en photos, pour toucher directement les évènements de la vie où chacun revivait l’émotion brute. Les familles et les soignants ont été associés. Le panneau photo est devenu un espace de réappropriation de leur histoire. « L’image, objet culturel support du travail de groupe, a permis le passage à la réalité interne personnelle ».

Belakhovsky C. Photolangage, la photo du réel à l’imaginaire. Documents Cleirppa 2012 ; 46 : 18-22.