La phobie du téléphone

Échos d'ailleurs

Date de rédaction :
01 juin 2009

« Au bureau, il m’est de plus en plus difficile de répondre au téléphone », regrette Marcel Brasey. « Alors j’écris mot à mot, sur des fiches, tout ce que je souhaite dire à mon correspondant. Je prépare à l’avance des réponses à d’éventuelles questions qui pourraient m’être posées! Mais il y a de plus en plus d’imprévus et de scénarios possibles… Mes notes et mes fiches s’accumulent de jour en jour. Je n’arrive plus à traiter l’information dans un délai normal. Pour échapper aux appels, je branche le répondeur…. et je m’en vais errer une heure ou deux dans les bâtiments de l’usine. Tous les prétextes sont bons pour échapper à la réalité et gagner du temps… Ce temps, toujours plus long, qui m’est nécessaire pour comprendre et retenir les choses. À la maison aussi, quand le téléphone sonne, c’est la panique. Quelqu’un s’annonce avec un nom que je connais, mais que je ne parviens plus à associer à un visage. Les minutes passent… je ne sais toujours pas qui me parle, et pourtant la voix et le discours me sont familiers. Pour éviter l’affront, j’écoute et je réponds par des phrases de convenance. Désespérément, je cherche l’image de la personne. Enfin un visage apparaît, mais cette fois-ci, c’est le nom qui ne revient pas ! ».

survivre-alzheimer.com, mai-juin 2009.