La peur irrationnelle d’oublier (2)

Société inclusive

Date de rédaction :
25 mars 2011

En fait, estime Margaret Morganroth Gullette, « une révolution pourrait lentement s’enraciner dans l’accompagnement, au moins pour ceux qui connaissent les récits alternatifs (alternative narratives) sur la perte de mémoire : les ouvrages du psychologue britannique Tom Kitwood, mort en 1998, qui mettent en avant la personne humaine (personhood) au lieu de la débilité (debilitation), ont une influence durable; dans Making an exit, Elinor Fuchs, professeur d’art dramatique à l’Université de Yale (New Haven, Connecticut, Etats-Unis), explore les motifs de conversation de sa mère, au stade avancé de la maladie d’Alzheimer ; Anne Basting, directrice du Centre Age et communauté de l’Université du Wisconsin à Milwaukee (Etats-Unis), qui a écrit une pièce de théâtre à partir de poèmes écrits par des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, a un slogan : Oubliez la mémoire. Essayez l’imagination ! Et si chacun partageait ces attitudes ? nous pourrions rendre honteuse et rare la propagation de la peur associée à la perte de la mémoire (cognition-related fear-mongering), rendre les débats sur la fin de vie moins virulents (searing), améliorer les protocoles de traitement, réaffirmer notre contrat collectif avec les personnes âgées, faciliter nos relations avec les personnes de tout âge présentant un déficit cognitif, et permettre aux adultes de regarder l’avancée en âge avec espoir plutôt qu’avec désespoir.

New York Times, 21 mai 2011.