La peur des technologies

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
30 novembre 2011

« Aujourd’hui de plus en plus disponibles, efficaces, évaluées et identifiées par les malades, les familles et les professionnels, les technologies et services innovants associés portent l’espoir d’une vie meilleure pour ces trois catégories de personnes et l’ensemble du système socioéconomique. En même temps, des peurs, affirmées ou pressenties, s’opposent au plein développement de leurs usages. À travers les personnes qui les expriment, espoirs et peurs s’interrogent donc et se critiquent mutuellement. Comment écouter les uns et les autres ? Quelles responsabilités nous incombent, à tous les niveaux, si l’on veut collectivement et individuellement répondre à l’espoir autant qu’à la peur et dégager des perspectives constructives ? », s’interroge Vincent Rialle, maître de conférences, qui dirige l’unité Alzheimer, technologies et méthodes d’interventions sanitaires et sociales au CHU de Grenoble, et par ailleurs vice-président responsable de l’Espace éthique du Centre national de référence santé à domicile et autonomie. « Il s’agit d’une question très sensible, sur un fond de dilemme qui opposerait deux choix de société », écrivait-il dans sa thèse de 2007 : « d’un côté, une société technicienne dotée d’extraordinaires moyens techniques, mais désenchantée pour avoir oublié l’humain, et de l’autre une société qui serait un modèle d’humanité mais qui resterait impuissante devant la maladie, les handicaps qui en découlent et les fardeaux démesurés de prise en charge pour les aidants ». « Dans nos sociétés hyper-mercantiles, il est fondamental de replacer la science, l’éthique et la démocratie au cœur du débat public. C’est la science, guidée par l’éthique, qui peut nous dire ce qui est réalisable. Et c’est la démocratie qui, ensuite, doit nous dire ce qu’on accepte ou refuse comme type de société ».

De fait, sur le marché, observe Alain Bosetti, président de Planète Micro-entreprise et organisateur du salon Services à la personne, « ces produits ne sont pas encore complètement acceptés par les personnes âgées et leurs familles », indépendamment de leur fiabilité, qui reste à améliorer, et de leur prix.  

Espace national de réflexion éthique sur la maladie d’Alzheimer. Colloque national « La maladie d’Alzheimer et les nouvelles technologies : enjeux éthiques et questions de société ». Cité des Sciences et de l’industrie, Paris, 2-3 décembre 2011. www.espace-ethique-alzheimer.org. www.lenouveleconomiste.fr, 24 novembre 2011. www.la-croix.com, 2 décembre 2011.