La perte d’autonomie évitable : le concept de fragilité (2)
Prévention
Le rapport Aquino relève que « la cible essentielle de la perte d’autonomie évitable est représentée par la fragilité. Le mot “fragilité”, qui correspond à un concept médical, est aussi utilisé par les professionnels de l’action sociale. Il est nécessaire de clarifier son usage. Le repérage des facteurs de fragilité et / ou de vulnérabilité doit permettre de promouvoir l’autonomie des personnes en réduisant le risque de dépendance par une intervention ciblée et adaptée. Elle impose le développement d’une politique coordonnée impliquant l’ensemble des professionnels ». Selon John Campbell et David Buchner », poursuit le rapport Aquino, « la fragilité correspond à une réduction multi-systémique des aptitudes physiologiques limitant les capacités d’adaptation au stress ou au changement d’environnement, mais aussi à une vulnérabilité liée à une diminution des réserves physiologiques propres de l’individu. Linda Fried définit la fragilité sur la base de cinq critères : faiblesse musculaire, asthénie, activité physique réduite, lenteur de la marche et perte de poids involontaire au cours de la dernière année. Les personnes qui présentent au moins trois de ces caractéristiques sont qualifiées de fragiles, tandis que l’on considère comme pré-fragiles celles qui ne présentent qu’une ou deux de ces caractéristiques. La notion de réversibilité est limitée aux stades de pré-fragilité et de fragilité. Une autre présentation de la fragilité est celle de Kenneth Rockwood, qui décrit un score de fragilité en sept points, comprenant des éléments neuropsychiques, absents dans le score de Fried ». Le rapport Aquino rappelle que « la fragilité est potentialisée par une vulnérabilité sociale. Selon le Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Credoc), elle s’exprime par les situations suivantes : ne pas recevoir ni rendre de visites, se sentir souvent seul, éprouver des difficultés dans au moins un geste de la vie quotidienne, utiliser une canne, éprouver des difficultés pour se déplacer, estimer que son état de santé s’est dégradé au cours des douze derniers mois, peur de faire un malaise ».
Aquino JP, Gohet P, Mounier C. Comité « Avancée en âge, prévention et qualité de vie ». Anticiper pour une autonomie préservée : un enjeu de société. Premier ministre ; ministère des Affaires sociales et de la santé ; ministère des Personnes âgées et de l’autonomie. 132 p. Paris : Documentation française. Mars 2013. www.ladocumentationfrancaise.fr/var/storage/rapports-publics/134000175/0000.pdf (texte intégral).