La personne malade : un alter ego pour le thérapeute ? (1)
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
« Le vieillard porteur de symboles peut entraîner chez le médecin des peurs irraisonnées et des réactions incontrôlées », écrivait le Professeur Jean-Marie Léger (1934-2012), pionnier de la psychogériatrie : « son aspect extérieur, sa décrépitude sont signes de la déchéance propre à tout être humain qui blesse son propre narcissisme et met son impression de toute puissance en danger. L’individu sur son déclin évoque la mort et place tout être humain devant la réalité de sa fin inéluctable, représentation génératrice d’angoisse. L’identification du thérapeute à son malade peut faire resurgir certains souvenirs de relations particulières avec ses ascendants, facteurs responsables d’une perte d’objectivité. Le médecin est aussi prisonnier de principes inculqués par la société ; la vieillesse n’est plus l’objet d’une valorisation, mais, au contraire, constitue une raison de dépréciation et d’exclusion ».
Trivalle C et Hazif-Thomas C. Jean-Marie Léger et NPG. Neurologie Psychiatrie Gériatrie 2012 ; 12 : 197-199. Octobre 2012. Léger JM. Éthique et déclin cognitif. Place de la démarche éthique dans la pratique de la psychiatrie du sujet âgé. Neurologie Psychiatrie Gériatrie 2003 ; 3(17) : 47-49.