La nuit : le dilemme de l’aidant
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
« L’accompagnement au quotidien d’un malade atteint de maladie d’Alzheimer est une tâche qui se révèle une épreuve douloureuse pour son entourage », rappellent Madeleine Ostrowski et Marie-Claude Mietkiewicz, du laboratoire Interpsy de l’Université de Lorraine à Nancy (EA4432). Un récent travail de thèse portant sur la réticence des conjoints aidants à solliciter une aide extérieure a permis de voir que sur trente-et-un conjoints, aucun d’entre eux n’avait lu un guide pour les aider à mieux accompagner la personne malade. Les chercheurs ont souhaité savoir, à travers la question de la nuit – particulièrement difficile pour un conjoint – si la lecture de ces guides apportait des propositions susceptibles de gérer des situations problématiques et d’alléger le fardeau de l’aidant. Une étude attentive des quarante-six guides édités entre 1988 et 2013, montre que trente-trois d’entre eux évoquent ce moment de la nuit, de manière plus ou moins détaillée et sous deux approches différentes. Face aux réveils intempestifs de la personne malade, l’aidant est face à un dilemme : l’empêcher à tout prix de s’éveiller ou tout du moins le contenir et le forcer à dormir, ou bien laisser faire, tout en prévenant le danger.
Ostrowski M et Mietkiewicz MC. La nuit du malade Alzheimer : le cauchemar de l’aidant conjoint à travers les guides pour les proches. Gériatr Psychol Neuropsychiatr Vieil 2015 ; 13(2) : 179-186. Juin 2015. www.jle.com.