La méthode Montessori en unité spécifique

Société inclusive

Date de rédaction :
23 octobre 2014

Le modèle d’apprentissage de Maria Montessori, médecin et pédagogue (1870-1952), initialement mis au point chez les enfants, a été adapté aux personnes souffrant de maladie d’Alzheimer ou de maladies apparentées par le gérontologue américain Cameron Camp. Il s’agit de préserver les capacités restantes et de faire participer les personnes à des activités. « Les deux leviers de cette méthode, c’est l’activité – qui est un soin en elle-même, des études montrent qu’elle ralentit l’évolution de la maladie – et la vie communautaire, c’est-à-dire le sentiment d’appartenir à un groupe et d’avoir une utilité », explique Annie Achard, directrice de l’unité protégée de la résidence médicalisée COS Saint-Philibert, à Dijon. Baptisée L’Aire du temps, cette unité comprend vingt-cinq chambres individuelles dédiées aux personnes âgées désorientées (atteintes de la maladie d’Alzheimer ou de troubles apparentés). Participation à la préparation des repas, bricolage, tricot égayent les journées des résidents, qui mettent aussi la table et sortent chaque matin pour aller chercher le journal et le pain. « Nous nous appuyons sur des mémoires anciennes, sui ne sont pas perdues. Il suffit de donner les bons outils pour aller les chercher », précise Frédérique Couraud, formateur. « L’objectif principal de l’approche Montessori est de ralentir la perte d’autonomie et d’optimiser les capacités restantes des personnes accompagnées. Il faut recréer une motivation de “faire”. Les gens ont envie de se lever car ils ont quelque chose à faire. Cela leur permet du même coup de retrouver une estime de soi, un rôle social et un mieux-être », poursuit la directrice de l’établissement. « L’Aire du temps, qui est notamment composée d’une salle à manger, d’un salon et d’une grande terrasse extérieure, a fait l’objet d’importants travaux. « Nous proposons par ailleurs des séances individuelles dans l’espace Snoezelen qui se trouve également au sein de l’unité. Il s’agit d’un espace multisensoriel qui permet d’apporter un réel apaisement aux personnes agitées ou angoissées, ou au contraire une stimulation pour les personnes apathiques. » Dans le hall d’entrée de Saint-Philibert, une citation de Léontine, une résidente, est fièrement affichée : « Je ne m’ennuie pas ici car je suis chez moi. »