La maladie du temps, de Fabrice Gzil (5)

Société inclusive

Date de rédaction :
01 mars 2014

Le philosophe Léo Coutellec écrit : « dans nos sociétés de l’accélération, le ralentissement conséquent des rythmes et des vitesses liés au grand âge et, a fortiori, à la maladie d’Alzheimer est profondément déstabilisant. De façon criante, les malades d’Alzheimer nous invitent à faire vivre une forme de chrono-diversité sociale. Mais, nous dit Fabrice Gzil, “ce qui caractérise la temporalité des personnes malades, ce n’est seulement une différence de tempo. Ce n’est pas seulement leur lenteur croissante, par opposition à notre goût ou à notre habitude de la vitesse. C’est aussi la perception du temps, la façon de vivre le temps”. Entre un passé évanescent et un avenir obstrué, que reste-il ? À quoi s’accrocher ? Comment se repérer, s’orienter ? Comment habiter le monde ? Comment faire monde commun ? C’est ici que l’on identifie la réflexion la plus intéressante de cet ouvrage. Pour lutter contre l’indifférence ou pour contredire l’impossibilité du soin face des situations profondément déstabilisantes, il convient d’engager notre humanité dans la construction d’un commun avec et pour les personnes malades, dans toute l’épaisseur du présent. Considérer l’Homme en tant que tel, en tant qu’Un, cet Homme-sans-qualité, cet Homme ordinaire indépendamment de ses projections sur des écrans anthropologiques. Il s’agit d’un enjeu éthique, voilà ce que la maladie d’Alzheimer nous donne à penser. La réflexion sur le temps est donc précieuse et ce livre de Fabrice Gzil très utile. Prendre soin du temps, prendre le temps du soin, considérer l’Homme tel quel. »

http://leocoutellec.wordpress.com/2014/03/18/cr-la-maladie-du-temps-sur-la-maladie-dalzheimer/, 18 mars 2014.

Gzil F. La maladie du temps. Sur la maladie d’Alzheimer. Paris : Presses universitaires de France, 5 mars 2014. 72 p. ISBN 978-2-13-062143-0.

www.puf.com/Autres_Collections:La_maladie_du_temps._Sur_la_maladie_d’Alzheimer.