La maladie de Maurice Ravel
Société inclusive
La maladie neurodégénérative progressive du compositeur Maurice Ravel (1875-1937) continue de susciter la controverse chez les spécialistes. S’agissait-il d’une maladie de Pick (une des maladies apparentées à la maladie d’Alzheimer) ? Le compositeur a souffert de troubles psychiatriques pendant de nombreuses années, et des signes de détérioration organique du cerveau sont apparus dès l’âge de cinquante-deux ans : aphasie (incapacité à communiquer, soit parce que l’on ne peut pas parler, soit parce que l’on ne parvient pas à comprendre ce que l’on nous dit), apraxie (incapacité à effectuer un mouvement ou une série de mouvements sur consigne), agraphie (incapacité de s’exprimer avec des mots ou des signes écrits, alexie (difficulté de lire à haute voix et de comprendre un texte). Sa capacité de réalisation artistique a été atteinte, mais sa sensibilité musicale et son jugement ont été préservés, sans démence généralisée. Le Boléro et le Concerto pour la main gauche font partie des oeuvres écrites au début de la maladie. Le compositeur est mort des suites d’une intervention de neuro-chirurgie. JD Warren et Jonathan Rohrer, du centre de recherche Alzheimer de l’Institut de neurologie de Londres, tentent une reconstruction du cas et un diagnostic différentiel à partir des connaissances actuelles.
Brain. Warren JD et Rohrer JD. Ravel’s last illness : a unifying hypothesis. Juin 2009.