La maladie d’Alzheimer dans le cinéma indien (2)

Société inclusive

Date de rédaction :
16 mai 2013

Dans Thanmatra (Molécule, 2005), du réalisateur Blessy, tourné en langue malayalam (deux cent cinquante millions de locuteurs), un employé du secrétariat d’État du Kerala (Mohan Lal) n’a pas réussi le concours de l’administration publique et espère que son fils le réussira. Mais ce dernier commence à avoir des troubles cognitifs. Pour Swapna Kishore, ce film détaille de façon précise le développement de la maladie chez les malades jeunes, dans ses dimensions financières, sociales et personnelles. Le film a été cinq fois primé au Festival du film du Kerala.

Mai (mère en langue marathi), un film tourné en hindi, réalisé en 2013 par Mahesh Kodiyal, est un drame familial : une mère de quatre enfants (Asha Bhosle), atteinte de la maladie d’Alzheimer à l’âge de soixante-cinq ans, vit avec son fils. Pour poursuivre sa carrière aux Etats-Unis, celui-ci se décide à la faire entrer en maison de retraite. Deux filles abandonnent leur mère à son sort. La fille aînée finit par la ramener à la maison. Swapna Kishore apprécie la bonne compréhension par le cinéaste de la façon dont la maladie d’Alzheimer modifie le comportement de la personne malade, comment ce changement est perçu par la famille et comment elle y répond.

Swapna Kishore regrette que ces trois films (Maine Gandhi Ko Nahin Mara, Thamatra, Mai) ne montrent que les phases légères à modérées de la maladie, chez des malades plutôt jeunes. Elle rappelle qu’environ 5% des personnes seulement développent des symptômes de démence avant l’âge de soixante-cinq ans. Certains aspects de la démence moins générateurs d’audience, comme l’incontinence, le confinement au lit, l’intubation, les décisions de fin de vie, les arbitrages financiers majeurs, ne sont pas montrés.