La maladie d’Alzheimer comme métaphore (2)

Société inclusive

Date de rédaction :
25 mars 2011

A l’image de celui que les pédopsychiatres nous ont appris à regarder comme « l’enfant symptôme, » porteur d’une pathologie qui s’exprime à travers lui mais qui serait celle du couple parental ou de la cellule familiale de cet enfant, de la même manière, on pourrait regarder le malade d’Alzheimer comme celui chez qui s’exprime une sorte de pathologie du corps social ; pathologie réelle, dont il souffre réellement mais qui nous parle, si nous voulons bien essayer de l’entendre, de nous-mêmes et de notre fonctionnement collectif. Nous aurions alors à entendre ce que -silencieusement- ils nous disent de nous-mêmes et de notre manière de vivre » et de notre propre rapport au temps et à l’espace. Pour le sociologue, « les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer semblent perdre peu à peu leur capacité à nouer des relations sociales continues, affectivement investies. Le fonctionnement sociétal dans lequel nous vivons semble, lui, mettre à mal tout ce qui relie les hommes. Le lien social est menacé, malmené. Il faut entretenir, consolider, renforcer le lien social… La continuelle réduction de la personne à son statut d’individu brise le lien social et tend à nous faire vivre dans une société de dé-liaison. Souffrant ensemble mais isolément. C’est peut-être ce que nous donne à comprendre la maladie d’Alzheimer si nous acceptons de la regarder – aussi – comme métaphore du temps présent, ce faisant ils nous rendent un inestimable service ».