La maison de retraite : lieu de vie, lieu de mort
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
Pour la psychologue Maryse Hecquet, « l’institution gériatrique est en soi une micro-société, qui reprend les codes et représentations sociales cultivées « à l’extérieur », mais c’est un lieu de vie qui s’attache à resocialiser la mort. Qu’elle soit crainte, attendue, imaginée, préparée, refusée, implorée, niée, verbalisée, elle est omniprésente, le défi étant de la penser et de lui donner du sens ». L’institution gériatrique sera, pour un grand nombre, leur dernière demeure. Il est de fait indispensable de se confronter à cette inéluctabilité et d’évoquer la fin de vie avec le résident et sa famille. « Dire ou ne pas dire, avec quels mots et quelles attitudes, penser l’au-revoir, se remémorer la personne défunte, ritualiser un départ, accueillir un nouvel arrivant… sont autant d’éléments à forte symbolique psychologique dans la quête du sens à donner.
L’accompagnement gériatrique vient questionner les pratiques et soulever des dilemmes éthiques. Que faire pour le voisin de chambre ? Pour le conjoint ? »
Hecquet M. Les EHPAD, lieux de vie, lieux de mort. Le Journal des psychologues, 2011 ; 287 : 31-34. Mai 2011.