La fin de la maladie d’Alzheimer ? Promesses et périls (1)
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« Le terme de bio-marqueur, concept central de la nouvelle médecine pré-clinique de la maladie d’Alzheimer, décrit la mesure d’une protéine ou autre molécule, ou d’une image radiologique corrélant la maladie à son expression clinique ». Jason Karlawish, professeur de médecine et d’éthique médicale et directeur associé du centre mémoire de l’Université de Pennsylvanie, alerte sur les conséquences sociétales du diagnostic par les biomarqueurs : « le concept à l’œuvre dans ce nouveau monde gouverné par les biomarqueurs est le risque. La maladie ne se décrit plus en termes de signes et symptômes, mais de mesures du risque d’événements futurs de santé. La maladie d’Alzheimer pré-clinique marquera l’arrivée d’un cerveau à risque de démence. Imaginez une affiche vous mettant en garde : « la maladie d’Alzheimer arrive pour vous emporter ! ». Toutefois, à ce jour, le concept n’est pas prêt pour la pratique clinique. D’importantes recherches souhaitant y parvenir testent les interventions s’attaquant aux biomarqueurs de la maladie. Aujourd’hui, la cible la plus prometteuse des biomarqueurs est la protéine amyloïde. La logique de ces expériences est élégante : montrez que les personnes asymptomatiques recevant un agent anti-amyloïde déclinent plus lentement que les personnes non traitées, et vous disposerez d’une magnifique preuve du concept que le biomarqueur amyloïde est la porte d’entrée du déclin cognitif. La protéine amyloïde devient le « mauvais cholestérol » du cerveau et la « maladie d’Alzheimer » disparaîtra parce que nous commencerons à parler de la façon de nous attaquer à la protéine amyloïde dans le cerveau. Les promesses de ce nouveau monde de diagnostic et de traitement avant l’incapacité sont évidentes : personne ne devra être atteint d’incapacité avant d’être traité. Au contraire, nous retarderons le délai de survenue de l’incapacité. Nous traiterons le temps ».
www.alzheimersreadingroom.com, 15 novembre 2011.