La disparition des personnes âgées au Japon : la police mobilise les chauffeurs de taxi
Société inclusive
Au Japon, en 2013, 10 322 cas de disparition de personnes âgées atteintes de troubles de la mémoire avaient été signalés à la police, qui a mis en place un registre national des disparitions. Parmi ces personnes, 98% sont retrouvées dans l’année qui suit, dont une très grande majorité dans la semaine qui suit leur disparition. Mais 258 personnes disparues en 2012 et 2013 ne sont toujours pas localisées. Devant l’ampleur de ce phénomène (cf. Revue de presse de juin 2014), on assiste à une multiplication des initiatives locales. Partant du constat qu’un simple policier, même dépourvu de toute formation médicale, peut, avec quelque attention, identifier une personne égarée et souffrant de troubles mentaux, la police de Kyoto vient de conclure un partenariat avec les deux associations de chauffeurs de taxis de la ville. La police attend des intéressés que, durant leur travail, ils s’efforcent d’observer les gens qu’ils rencontrent et qu’ils lui signalent, immédiatement, celles de ces personnes susceptibles d’être atteintes de troubles cognitifs. Grâce au relais que constituent les huit mille sept cents « paires d’yeux » regroupées par ces deux associations, la police espère obtenir des résultats rapides. Le dispositif prévoit également que, lorsqu’une disparition de personne âgée lui est signalée et si sa famille en est d’accord, l’identité de cette personne, sa photographie, sa tenue vestimentaire, soient communiquées par messagerie électronique aux deux associations, à charge pour ces dernières de les rediffuser aux chauffeurs. Cet accord constitue une « première » dont il est prématuré de dresser le bilan.
Mainichi Shinbun, 23 Juillet 2014. Texte original en japonais. Veille presse et traduction française de Kyoko Ito-Siegel.