La Dame de fer, de Phyllida Lloyd (3)

Société inclusive

Date de rédaction :
18 janvier 2012

Un article de Max Pemberton dans The Telegraph titre : « The Iron Lady and Margaret Thatcher’s dementia: Why this despicable film makes voyeurs of us all. The Iron Lady reflects society’s insensitive attitude towards dementia sufferers (La Dame de fer et la démence de Margaret Thatcher :  pourquoi ce film méprisable fait de nous tous des voyeurs. La Dame de fer reflète l’insensibilité de la société à l’égard des personnes qui souffrent de démence) ». L’auteur, un aidant professionnel, ne remet pas en question le parti pris artistique et apprécie la précision du jeu de l’actrice dans les scènes de confusion, dans le glissement apparent vers un autre monde, la perte du sens du temps, la façon de regarder les gens « avec une parfaite perplexité, en contraste saisissant avec de rares moments de surprenante clarté et de profondeur, tout ce qui rend la maladie si cruelle et tragique. Le film est sans faute dans sa représentation de la démence ».  Il s’insurge contre le non-respect de la vie privée. Mme Thatcher, toujours en vie, « a le droit d’être traitée avec autant de dignité que n’importe qui ». « J’espère qu’elle ne regardera jamais ce film et qu’elle ne lira jamais les critiques des journaux. Il n’est pas étonnant que ses enfants aient refusé de se rendre à des projections privées. Si vous regardez ce film sans connaître l’histoire, vous pourriez supposer que Margaret Thatcher est déjà morte. C’est ce qui m’a mis le plus en colère à propos de La Dame de fer. C’est représentatif du regard que la société porte le plus souvent sur les personnes âgées, en particulier celles atteintes de démence. Elles sont ignorées. Elles sont considérées comme mortes bien avant qu’elles le soient vraiment. Les personnes atteintes de démence éprouvent une perte, pas simplement de mémoire et de cognition, mais de respect et de dignité. Les sociologues parlent de « mort sociale » et de « mort biologique ». Idéalement, les deux coïncident. Lorsque les personnes atteintes de démence déclinent, on pense qu’elles ne méritent plus que l’on leur prête attention ou que l’on pense à elles (no longer deemed worthy of attention or thought). Pour la société, elles font déjà partie de l’histoire ». 

www.telegraph.co.uk/news/politics/, 14 janvier 2012. Le Figaro, 15 février 2012.