La Dame de fer, de Phyllida Lloyd (1)

Société inclusive

Date de rédaction :
18 janvier 2012

On se souvient d’elle comme « cette dirigeante intraitable qui défia Bruxelles avec son célèbre I want my money back (je veux que vous me rendiez mon argent) », après avoir ainsi justifié sa politique de rigueur : « le remède est âpre mais le patient en a besoin pour survivre », écrit Michel Bitzer, du Républicain Lorrain. Elle avait, selon François Mitterrand, « les yeux de Caligula et la bouche de Marilyn Monroe », rappellent les quotidiens britanniques. Dans la séquence d’ouverture du film, une vieille dame fausse compagnie à son infirmière, descend acheter une pinte de lait et s’étonne du prix. Aujourd’hui diminuée par la maladie d’Alzheimer, Margaret Thatcher, ancien Premier ministre britannique, vit recluse depuis plusieurs années dans sa demeure du quartier chic londonien de Belgravia. Meryl Streep, qui l’incarne à l’écran, a écouté de nombreux documents sonores pour s’imprégner du timbre particulier de Maggie, a visionné des images d’archives pour adopter ses postures et sa façon de se mouvoir, et a visité la Chambre des communes pour ressentir le poids du protocole britannique. Les prothèses, la perruque et le maquillage font le reste, « transformant la comédienne en un clone très convaincant de la seule locataire féminine du 10 Downing Street », une Iron Lady au crépuscule de son existence, une femme de quatre-vingt-six ans diminuée par la maladie d’Alzheimer, comme l’a révélé sa fille Carol en 2008. Margaret Thatcher parle à son mari Denis, mort il y a plusieurs années, et lors de ses rares moments de lucidité, se rappelle, en flash back, les grandes étapes de sa vie. 

www.republicain-lorrain.fr, 12 février 2012. Le Figaro, 15 janvier 2012.