La Confusionite, de Colette et Valérie Roumanoff
Société inclusive
« La Confusionite est le nom que l’on devrait donner à la maladie d’Alzheimer pour la dédramatiser et pour mieux la comprendre », expliquent Colette et Valérie Roumanoff, qui reprennent les représentations de leur comédie du 14 au 17 janvier 2017 au théâtre parisien Les Feux de la rampe. « La pathologie engendre naturellement des effets comiques, des quiproquos, des confusions qui peuvent être prises à la rigolade (ou au tragique). La maladie a très mauvaise presse, la peur et l’angoisse qu’elle génère aggravent tout, pour tout le monde. Cette pièce est un bon moyen de faire voir autrement le patient et ce qui est nécessaire à lui et à ceux qui l’entourent pour bien vivre cet état si particulier. Si on arrive à trouver la bonne attitude, la vie quotidienne se passe bien. Le patient ne vit que dans la relation, que par la relation. Il peut faire énormément de choses s’il est correctement accompagné. Hors de la relation, il est perdu dans l’océan du temps. Perdu et rejeté, il n’ose plus rien extérioriser, il survit prisonnier de la peur, de la honte et de l’ennui. » Mais « les malades d’Alzheimer, à condition de vivre dans un environnement favorable, ont un grand sens de l’humour. Comme le langage se déconstruit subtilement, cela leur donne un goût certain pour des calembours, un amour inné pour les rimes. On peut soutenir que le professeur Tournesol, dans les albums de Tintin, est atteint de la maladie d’Alzheimer ; il fait semblant d’être sourd, et quand il répond c’est toujours hors contexte, en reprenant la sonorité du dernier mot qu’on lui a dit, car il a oublié le reste de la phrase. C’est un malade Alzheimer incognito et joyeux ».
La Confusionite, dossier de presse, novembre 2016.