La conception de la maladie aggrave la méconnaissance de la stigmatisation (2)
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
« La définition du handicap psychique est loin d’être claire », rappelle le professeur Christian Derouesné, rédacteur en chef de la partie psychologie et neuropsychiatrie de la revue Gériatrie, psychologie et neuropsychiatrie du vieillissement. Dans la maladie d’Alzheimer, « il n’est pas toujours aisé de distinguer ce qui revient à l’incapacité et au désavantage, d’autant plus que certains auteurs veulent distinguer un handicap mental (cognitif) et un handicap psychique (psychologique et social), retrouvant, là encore, ce dualisme pervers qui nuit considérablement à la prise en charge des patients. La conception neurobiologique de la maladie, qui écarte le terme pourtant justifié de maladie mentale, aggrave encore la méconnaissance de la stigmatisation en voulant l’éviter. Quoi qu’il en soit, l’évaluation du handicap psychique doit pouvoir s’appuyer sur des informations très diverses qui portent à la fois sur les retentissements de la pathologie et du traitement, l’environnement social et familial, l’adhésion de la personne aux soins, sa vie quotidienne, son fonctionnement relationnel, sur le parcours de vie (étapes, ruptures, décompensations…). Il est aisé de concevoir la difficulté de réunir ces informations disséminées auprès des autres acteurs de la prise en soins ».
Derouesné C. Editorial. Geriatr Psychol Neuropsychiatr Vieil 2012 ; 10(3) : 295-296.