La chambre du milieu. De Hegel aux neurosciences , de Catherine Malabou

Société inclusive

Date de rédaction :
01 décembre 2009

Catherine Malabou, philosophe, s’intéresse aux neurosciences. Elle a découvert le concept de « plasticité » chez Hegel, dans une thèse rédigée sous la direction de Jacques Derrida : «la plasticité », c’est l’aptitude à maintenir une identité tout en évoluant, en muant, en se transformant au contact de l’environnement et selon les aléas des circonstances. Elle a retrouvé fortuitement ce concept en neurologie : la plasticité cérébrale désigne la capacité qu’ont les synapses de moduler leur fonctionnement sous l’effet de l’expérience, donc de l’apprentissage, ce qui signifie que le cerveau n’est pas rigide, mais évolutif, en transformation constante ». La philosophe explore, à partir des neurosciences , « incarnation imprévue d’un pur objet de pensée dans un problème concret », un problème à la fois politique et métaphysique, celui de la liberté. « Comment penser cette dernière comme, non pas conquise contre l’inertie physique et le déterminisme nature, mais directement inscrite dans le corps, immanente aux replis de la matière ?

Editions Hermann. Le Monde, 17 décembre 2009.