La bataille du rail
Innovation
Annie de Vivie, fondatrice d’Agevillage, signale : « de nombreuses agences régionales de santé (ARS) exigent des appels à projets qu’ils prévoient des rails vissés aux plafonds des chambres », servant à verticaliser les patients et à faciliter leur transfert du lit au fauteuil, voire à la salle de bain. « Ces rails pour grabataires permanents sont-ils justifiés par une quelconque statistique ? N’auront-ils pas pour fonction de réduire les personnes âgées à des charges qui ont trouvé leur monte-charge ? On sait que verticaliser une personne vingt minutes par jour réduit la grabatisation », pour des résidents qui peuvent vieillir « debout jusqu’au bout ». « Pourquoi ne pas miser sur des levers réguliers soutenus par une main amicale ? Pourquoi cette vision ultra-pessimiste de la perte d’autonomie ? Sait-on par ailleurs, que de nombreuses techniques de manutentions douces évitent l’utilisation des lève-personnes ? Certes elles exigent un personnel formé et compétent en nombre suffisant… Car ces rails aux plafonds n’ont-ils pas pour seule et unique fonction de justifier la réduction de personnel au contact des résidents ? Demain, verrons-nous sortir de terre des EHPAD (établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) “sans personnels”, contrôlés à distance par des robots leveurs-transporteurs-laveurs ? Va-t-on créer de nouveaux métiers d’”aiguilleurs” en maison de retraite ? Mieux vaut en rire, mais qui va empêcher les maisons de retraite de dérailler ? De se déshumaniser ? »
www.agevillage.com, 30 octobre 2014.