Jeanne, de Jean Robert-Charrier / Les Nœuds au mouchoir, de Denis Cherrer
Société inclusive
Les tourments du grand âge sont de retour au théâtre,titre l’Agence France Presse.Ces dernières années, Michel Bouquet dans Le Roi se meurt et Robert Hirsch dans Le Père, troublant de vérité, ont rempli les salles à Paris en tutoyant sur les planches la vieillesse, la maladie et la mort. Deux nouvelles pièces à l’affiche, Jeanne et Les Nœuds au mouchoir, entretiennent la tendance.
« Un jour, Jeanne reçoit la visite d’une élue locale lui proposant de bénéficier du service d’aide à la personne. La retraitée accepte à contrecœur. Dans une relation complexe, deux solitudes vont alors s’entrechoquer: la sienne et celle de l’employé chargé de lui porter chaque jour ses repas et de lui faire un peu de conversation. Écrite par Jean Robert-Charrier, jeune directeur du Théâtre de la Porte Saint-Martin et du Petit Saint-Martin, et mise en scène par Jean-Luc Revol, « cette pièce inédite, entre comédie et drame, est aussi une critique acerbe de l’électoralisme, avec une maire-adjointe cynique dont le seul but est de s’assurer un bulletin de vote », écrit l’Agence France Presse. « Malgré ses méchancetés et ambigüités, Jeanne est attachante. J’aurais pu la cantonner à cette femme âgée un peu pénible. J’ai eu envie de comprendre comment et pourquoi elle en est arrivée là », explique l’auteur.
Avec une tout autre approche, Anémone fête cinquante ans de carrière à l’affiche du Palais des Glaces avec Les Nœuds au mouchoir, pièce de Denis Cherrer qui prend le parti d’évoquer la maladie d’Alzheimer dans une comédie douce-amère, mise en scène par Anne Bourgeois. Confrontés à la perte d’autonomie de leur mère et au choix de la faire entrer en maison de retraite médicalisée, les deux fils d’Augustine s’affrontent dans des moments « cocasses et émouvants ». Avec le soutien de France Alzheimer, l’auteur et son frère Pierre-Jean ont retranscrit de vrais dialogues avec leur propre mère confrontée à cette maladie dégénérative : « Je ne sais plus qui j’aime et qui je suis… Pourquoi ce n’est plus comme avant ? Je voudrais qu’on m’explique… », lance la vieille dame. Par le rire, je pense que nous pouvons sensibiliser le public de façon différente », dit Denis Cherrer. « Les situations sont réalistes et les dialogues sonnent juste », écrit Nathalie Simon, du Figaro.
AFP, www.la-croix.com/tourments-grand-age-retour-theatre-2017-10-17-1300884920, 17 octobre 2017.