« Je suis devenue la mère de ma mère » Juillet 2009
Échos d'ailleurs
Hélène, quarante ans, assiste à l’amnésie progressive de sa mère, atteinte de la maladie d’Alzheimer. Après le déni et la révolte, elle a accepté d’inverser les rôles et de s’occuper d’elle comme de sa fille : « Je suis devenue la mère de ma mère. Je veille sur elle comme un petit enfant. Je me suis aussi rapprochée d’une association d’aidants familiaux Alzheimer pour mieux comprendre cette terrible maladie et adopter les gestes adéquats. J’ai appris à être patiente, douce. Je sais qu’il vaut mieux lui masser le dos lorsqu’elle est agitée que la gronder. Le contact physique la rassure et la calme. Elle adore quand je la berce. Elle se love contre moi et chantonne. Il y a maintenant deux auxiliaires de vie qui se relaient chez elle, l’une le jour, l’autre la nuit. Moi, je passe un week-end sur deux chez elle. Mes enfants et mon mari ne supportent plus sa présence : elle leur fait peur. J’ai convaincu ses cousines de faire un roulement avec moi. Comparativement à d’autres malades, ma mère a de la chance. Elle peut vivre dans son environnement, avec ses repères. Tout le monde est aux petits soins pour elle. Pour moi, c’est très dur. Voir sa mémoire partir en lambeaux abîme la mienne ».
Les Cahiers de la FNADEPA, Juin 2009.